
Un tour du monde commence rarement dans un aéroport, sur une plage paradisiaque ou au cœur d’une mégalopole asiatique. Pour la plupart d’entre nous, la première étape se situe dans le cabinet d’un médecin. Ce n’est pas glamour, mais il faut y passer. Ce sont… les vaccins !
Plusieurs centres à Paris proposent des vaccinations dites « internationales ». Les plus connus sont l’Institut Pasteur et les centres Air France, mais on peut aussi se rendre dans les hôpitaux publics de l’AP-HP et même au siège de l’Unesco.
Chacune de ces options est fiable pour faire ses vaccins de tour du monde. Restent deux paramètres à prendre en compte : le prix et le planning.
Comme la plupart de ces vaccinations ne sont pas obligatoires et peuvent être considérés comme des soins de confort (personne ne vous oblige à partir dans une région où la fièvre typhoïde est monnaie courante), ces charmantes piqûres ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale.
Par ailleurs, le tarif de la consultation et de la piqûre peut varier du simple au double, l’hôpital public ayant la grille la plus avantageuse.
Un samedi matin à l’hôpital Saint-Louis
Autre contrainte : le planning. Pour l’Institut Pasteur et les centres Air France, pas de problème : les plages horaires sont vastes et nul besoin de prendre rendez-vous. Pour les hôpitaux publics, c’est plus contraignant. La plupart nécessitent de prendre rendez-vous plusieurs semaines à l’avance, d’autres accueillent sans rendez-vous mais seulement une demi-journée par semaine, les premiers arrivés sont alors les premiers servis.
Entre un tarif modéré et la souplesse horaire, notre choix a balancé. Nous avons finalement opté pour la première option.
C’est ainsi que l’on se retrouve un samedi matin pluvieux à clapoter dans le froid devant l’entrée de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement. Il est 7h30, une dizaine de personnes attend déjà. « On m’a dit qu’il fallait venir le plus tôt possible » , nous raconte une femme présente depuis 6h du matin. Le cabinet médical n’ouvre qu’à 8h30. Les médecins ne seront là qu’à 9h.
Malgré l’horaire matinal (pour un week-end) et un ciel humide (pour un mois de mai), on ressent déjà l’ambiance backpackers de cette file d’attente, composée essentiellement de trentenaires. On prend un ticket numéroté, on patiente dans le hall de l’hôpital autour d’un café tombé du distributeur, puis on vient nous chercher et on se retrouve assis dans une salle d’attente.
Des vaccins adaptés à notre itinéraire
A notre gauche, des discussions de voyage – « Tu sais si on besoin d’un visa pour la Thaïlande ? » – et la lecture minutieuse du Lonely Planet Laos. A notre droite, des tentatives laborieuses de déchiffrage des écritures de mouche des médecins sur une ordonnance. C’est à notre tour.
La jeune médecin qui nous accueille sourit en voyant les carnets de santé de notre enfance. L’occasion de redécouvrir nos premiers oreillons, les mensurations de Pierre à 18 mois, ou que Matthieu savait déjà répondre à un « ordre simple » à l’âge de 6 mois.
La professionnelle nous demande notre itinéraire afin d’évaluer nos besoins. Matthieu, baroudeur dès l’adolescence, a quelques piqûres d’avance. Pierre est bon pour la totale : fièvre jaune, hépatite A, rappel de l’hépatite B, encéphalite japonaise et rage.
Oui, la rage nous a été formellement recommandée par la médecin : « En cas de morsure, vous n’aurez ainsi besoin que d’une piqûre, plutôt que d’un traitement lourd à prendre d’urgence. Mais évitez quand même de jouer avec des chiens errants, hein ! ». Précision utile, car Matthieu adore toucher les animaux.
Elle se plonge une dernière fois dans l’écran de son ordinateur pour vérifier les dernières législations en vigueur, notamment en Amérique latine. En cas d’épidémie de fièvre jaune, l’Équateur et le Brésil interdisent parfois l’accès à leur territoire aux voyageurs non vaccinés.
Dix jours plus tard : les rappels !
Munis d’un long formulaire – sorte de menu de resto asiatique où l’on coche les vaccins choisis avec leur prix respectifs – nous nous dirigeons ensuite vers une pièce où nous attendent deux infirmières. Elles déballent une à une les précieuses seringues. Trois injections pour Matthieu, quatre pour Pierre. Voici nos bras décorés de pansements.
Nous recevons enfin notre « carnet de santé international » : un passeport jaune où sont inscrits tous nos vaccins de tour du monde. Le sésame pour l’autre bout du monde ! Il faudra néanmoins revenir 10 jours plus tard pour les rappels.
A la sortie, nous croisons les derniers routards venus retirer leur ticket (ils attendront plus de 3 heures avant de se faire vacciner). On retient leurs visages. Qui sait, on les retrouvera peut-être dans quelques mois sur une île perdue du Pacifique ou dans une guesthouse péruvienne ?
Côté pratique
- La vaccination internationale à l’hôpital Saint-Louis se déroule sans rendez-vous chaque samedi matin, de 8h30 à 12h30. Attention : seules 60 places sont disponibles (par ordre d’arrivée). Les rappels se font le jour de votre choix, sur rendez-vous. Toutes les infos et la grille tarifaire ici.
- Pensez à interroger votre mutuelle. Il est possible qu’elle prenne en charge une partie des vaccins pour un tour du monde. Matthieu a ainsi divisé par deux ses dépenses.
- Si vous perdez votre carnet de vaccination internationale, seul le centre de vaccination qui vous l’a délivré pourra produire un duplicata. L’Institut Pasteur facture cette copie 20 euros.
Coup de cœur
- Pour les infirmières de l’hôpital Saint-Louis, qui sont tout simplement géniales !
Mais les infirmières sont toujours (ou presque) géniales.! Petite précision : je suis infirmière..😉 c’est très agréable de vous suivre dans vos aventures et c’est super de donner toutes ces infos pratiques…!
Merci Martine ! Et vive les infirmières ! 😉
C’est fou, vous arrivez même à faire de ce moment pas agréable une histoire 🙂 Sur mon carnet de vaccination, ma mère a écrit : Pierre-J découvre ses doigts, ahah
😁