À l’heure où notre tour du monde s’achève…

Sur le corcovado

Même s’il est trop tôt pour dresser un quelconque bilan, même s’il est quasi-impossible de répondre à la question « quel est votre pays préféré ? » et même si nous ne vous avons pas encore raconté toutes nos étapes en Amérique latine, des idées, des sensations, des visages, des couleurs, des moments nous reviennent spontanément à notre arrivée à Roissy…

[Article spécial photos moches]

Curieusement, c’est à une odeur que l’on repense instantanément. Celle des kreteks, ces cigarettes au clou de girofle. Leur arôme et leurs petits craquements enivrent jusqu’aux non-fumeurs, nous rappellent toute l’ambiance ésotérique et mystique de l’Indonésie post-Inde et nous font repartir en voyage.

L’odeur des corps calcinés de Varanasi. L’odeur du café torréfié à la cannelle, chaud et réconfortant, partagé avec Huy, un prof de français au doux accent vietnamien. L’odeur du gel hydroalcoolique qui porte souvent la marque de l’alcool local, synonyme de cette seconde partie de tour du monde en Amérique latine.

Les odeurs d’épices, d’encens et d’urine mêlées dans les rues de Bombay. L’odeur du poisson que l’on ramène dans les ports de Jakarta, Pondichéry ou Lima. L’odeur des chiottes immondes du boui-boui de Rio à l’hostel indigent de la frontière boliviano-paraguayenne. L’odeur du maïs au Mexique et des satay en Thaïlande. L’odeur des petits restos d’Okoyama et des grandes churrasqueira de Salvador de Bahia. L’odeur du saké tiède au Japon.

À Calcutta (Inde), des momos dans le métro

Et puis les odeurs de sueur des boxeurs thaïs, des boîtes de Guanajuato ou de Bangkok, des bus indiens et du métro de Mexico. Des odeurs insondables qui reviennent tout comme ces goûts venus d’ailleurs. Le goût du durian, le « roi des fruits », qui allie le formidable effort d’être aussi mal odorant qu’immonde en goût (vous pensez manger une papaye, vous vous retrouvez avec une haleine de maroilles). Le goût des bœufs choyés du Japon, incomparable en texture et en suavité. Le goût de l’anguille, toujours au Japon, qui fond et semble revivre dans notre palais en exaltant ses saveurs.

Le goût du chai en Inde qui est devenu une routine. Le goût du guarana, ce fruit amazonien découvert au Paraguay ainsi que de l’açai, omniprésent dans son âpreté au Brésil (à marier de préférence avec la banane). Le goût des fruits dont on oublie toujours les noms et qui sont toujours servis en jus au Mexique : leur liste ferait blanchir de honte nos pauvres jus de pomme, de raisin ou d’abricot. Le goût du croque-monsieur concocté par la mère de Song à Paksé.

Le goût des langoustes dégustées avec Antoine sur une plage de Taganga. Le goût du vin bolivien, une véritable surprise. Le goût du mojito mexicain et de la caipirinha brésilienne. Le goût dispensable des glaces pilées recouvertes de sirop à Kampong Cham ou à Santa Cruz de la Sierra.

Coucher de soleil sur les îles Gili (Indonésie)

Des goûts inoubliables venus des tréfonds du Pérou chez Kjolle, du fond de la forêt bolivienne chez Gustu et du nouveau Brésil chez Lasai. Des goûts chaque jour différents sur les stands de street-food en Inde : deux mois et demi à manger dehors et jamais nous n’avons été malade ; il paraît que c’est un exploit. Le goût du poivre de Kampot, fierté nationale au Cambodge. Le goût des ceviches, énormes et délicieux, au Mexique et au Pérou. Le goût des bonbons à la citrouille à Agra. Le goût du manioc en Asie et en Amérique latine.

Le goût du piment, même le plus fort : on en est devenu accro en Asie du Sud-Est. Le goût de la salade de papaye (toujours bien « spicy ») et des salades de crabe. Le goût immonde des œufs de cane fécondés à Siem Reap. Et on pourra se passer du goût sans réelle invention des mie et nasi gorengs indonésiens ou de la Kingfisher Strong, la bière indienne qui assommerait un éléphant au réveil. Le goût du mocochinchi que les anglo-saxons appellent le « ice-tea bolivien ».

Il y a surtout tout ce mobilier publicitaire en plastique, toutes ces chaises estampillées au logo d’une marque de bière nationale, tous ces endroits interlopes, tous ces bars cachés en sous-sol en Inde ou perchés sur des rooftops, toutes ces salles au sol poisseux, tous ces bouts de trottoirs où l’on nous posait un bol de soupe et mille accompagnements au niveau des pots d’échappement des motos et des bagnoles.

Petite fille sur un comptoir de Guanajuato (Mexique)

Les soupes que l’on nous sert le matin, le midi et le soir en Asie. Les soupes où flottent des pattes de poulet en Amérique du Sud. Des soupes kitsune udon au Japon. Des soupes, des soupes, des soupes,…

Et puis entendre. Entendre des tirs dans la rue ou à la campagne. Lointains. Feu d’artifice ou règlement de compte ? Pétards ou intervention de la police ? Manif qui dégénère ou fête de mariage ?

La vue des strings brésiliens sur la plage, des drapeaux rouges à faucille et marteau dans les rues du Laos et des filles en kimono à Kyoto. Tout ça découvert grâce aux bateaux, voitures, trains, tuk-tuk, rickshaws, vélos, motos, scooters mais surtout grâce aux bus, confortables ou jonchés de poissons séchés,… Bus de jour ou bus de nuit. Pour une heure ou pour 12 heures. Des gares routières perdues ou grouillantes. Des empanadas, des samossas, des salgados achetés à la va-vite car on ne sait pas si le bus fera une pause. Les arrêts en pleine nuit. Les embouteillages dans un tunnel colombien. Les frayeurs pour atteindre Hidroelectrica. Les visières + masques au Pérou. Les clims qui transforment l’habitacle en frigidaire. Les bus indiens où il se passe toujours quelque chose.

Deux gars qui mangent à Cam Ranh (Vietnam)

Se poster au bord de la route au milieu du Chiapas en attendant le passage d’un éventuel colectivo.

Et partout la marche. Du Pastoruri à 5.000 mètres d’altitude dans la Cordillère blanche aux plages désertes de Mangue Seco, de la forêt amazonienne aux îles du lac Titicaca, des 20 km quotidiens dans la tentaculaire Mexico aux ruelles de Pahar Ganj… Nos godasses nous ont transportés partout. Il aura fallu user nos deux paires de chaussures de rando Quechua et deux paires de basket pour rentrer finalement avec des pompes brésiliennes et mexicaines au pied.

Il y a aussi et avant tout les moments d’extases. Petits ou grands. Le premier fut devant la beauté simple et complexe du Taj Mahal. Et puis tout se mélange : les yeux humides découvrant le Machu Picchu surgissant de la brume matinale, le Christ du Corcovado nous accueillant pour notre dernière étape, la pyramide de Chichen Itza quasiment privatisée, les temples d’Angkor bouffés par la jungle mais pas par les touristes (absents pour cause de Covid), le coucher du soleil sur le Mékong à Louang Prabang, le temple isolé dans cette caverne thaïlandaise, l’incroyable forme de Waqrapukara, l’émotion devant les ruines de Jesús de Tavarangue…

Défilé militaire pour la Fête nationale à Puebla (Mexique)

Et puis des moments doux, simples, mais qui nous marqueront comme ces dîners dans ce restaurant que nous appelleront « Chez la dame » à Nong Khiaw, un soir dans l’étouffante Puerto Maldonado à observer la circulation sur deux chaises en plastique posées devant une tienda, le crépuscule face à la Cordillère royale depuis l’Isla del Sol en Bolivie, un petit-déjeuner aux rythmes de la musique du film « Mission » à Asuncion, la piscine municipale de Vientiane, l’inauguration d’un ring de muay-thaï à Koh Phayam, un tour en voiture dans Brasilia by night…

Des moments où on a bu plus que trop. Des moments où on décide de rester un jour de plus comme à Zipolite, à Barra da Lagoa ou à Nong Khiaw et puis finalement on y reste une semaine, dix jours. Des moments où on doit se bouger pour avancer, toujours avancer. Mais dans le fond, on n’a jamais eu besoin de se motiver pour aller de l’avant. La curiosité l’emportait toujours. On n’a jamais réellement voulu rester dans un endroit mais ce qui est sûr c’est qu’on rêve d’y retourner.

Y retourner pour connaître les soirées tokyoïtes sans le Covid, retrouver Rio et Salvador mais cette fois au son de la samba, découvrir Cusco animée, visiter le Musée d’anthropologie de Mexico et s’émouvoir dans la baie d’Ha-Long. Des regrets surtout liés aux conditions sanitaires mais qui, pour tout le reste, nous ont permis de découvrir des lieux dans des conditions inouïes : les temples d’Angkor, le Machu Picchu, des villes qui ressemblent à des îles désertes, des îles désertes encore plus isolées…

Fête à Malang (Indonésie)

Les conditions de voyage étaient rudes car à partir du mois de janvier 2020 notre quotidien fut recentré sur les préoccupations sanitaires. On portait le masque bien avant vous. Chacun commençait à prendre ses distances. Début avril 2020, on pensait notre voyage terminé. Heureusement, notre nouveau départ, en août, nous a permis de relancer la machine : le Mexique avec son accueil absolument incroyable, respectueux et en même temps chaleureux, nous a remis dans le bain.

Car au final, s’il y a bien quelque chose qui fait qu’un pays est différent de son voisin, ce n’est pas tellement la richesse de son patrimoine ou son climat, c’est l’accueil de ses habitants. Nous n’allons pas ici faire un palmarès des comportements humains. Néanmoins, on peut quand même affirmer que le dialogue est plus facile en Colombie, le partage est plus simple au Mexique, les Péruviens sont assez discrets sur leur vie privée mais sont heureux de discuter avec nous, les Boliviens gardent une distance a priori mais ne rechignent jamais à blaguer, c’est plus compliqué avec les Paraguayens probablement moins habitués à voir des Occidentaux dans leur pays. Et que dire du Brésil où l’on sent les gens trépigner d’impatience à l’idée de danser et de chanter avec nous.

En Asie, la timidité maladive des Japonais peut se contourner même si ça prend du temps (mais une multitude de formules de politesse plus tard, on en apprend un peu plus sur cette société insulaire). Sur le continent, les règles de vie en société sont plus difficiles à appréhender. Il n’en reste pas moins que nous avons pu discuter avec de nombreux Indiens dont ce jeune homme au bord des larmes lorsqu’il nous racontait, à Calcutta, qu’il vaudrait mieux pour lui être transsexuel que musulman.

Le Japon est souvent étonnant

La gentillesse des Karens en Birmanie, était la façade affable qu’ils se donnaient afin de ne pas montrer l’horreur de leur vie dirigée par l’ethnie birmane majoritaire. Même si elles sont différentes, les société asiatiques sont dures : le regard de l’autre est forcément inquisiteur. Ces pauvres hommes qui se jetaient en fin de journée sur un comptoir grillagé à la sortie d’une ville indienne pour ingurgiter en 5 minutes un litron de whisky en dit beaucoup sur le rapport de ce pays à l’alcool, à la fête, au lâcher prise.

Nous n’aurons parlé à aucune femme en Inde sinon à Pondichéry, héritage, peut-être, du passage des Français. La France est justement la bonne surprise de ce tour du monde, paradoxalement. Notre pays est toujours admiré et notre capitale fait toujours rêver. Paris est la « marque » la plus représentée partout où nous sommes passés. Pour vendre du parfum, des biscuits, des sacs, des médicaments aussi… La Tour Eiffel est devenue l’emblème international de la qualité.

Notre réseau consulaire est probablement le maillage diplomatique le plus serré du monde : on a pris un café dans un des trois Consulats généraux de France en Inde, le Consul honoraire de Siem Reap nous a bien dépatouillés quand on s’était fait voler nos affaires au Cambodge, le Consul général de France à Saïgon nous a même aidés à visiter la cathédrale de la ville.

Le fameux « Blue Boy » de Kuala Lumpur (Malaisie)

Les Alliances françaises sont également présentes partout, partout, partout. De la plus haute, à Leh, dans le Ladakh, où nous avons rencontré Marc, fraîchement débarqué de Hong Kong, à la plus grande à Lima, en passant par l’Alliance française dessinée par Niemeyer à Brasilia où nous avons déjeuné toute une après-midi avec une famille en tour du monde, à celle d’Asuncion où nous avons pu échanger des bouquins… La langue française n’est pas morte !

Et les Français voyagent beaucoup et partout. Cette idée de chercher l’endroit « hors des sentiers battus ». Le fantasme du routard est très français et c’est aussi pour ça qu’on nous apprécie quand on nous voit débarquer dans des bleds improbables. Un jeune vietnamien qui venait d’ouvrir sa maison d’hôtes avec sa femme à Vung Liem nous expliquait que son apprentissage de l’anglais ne lui servait à rien : il n’y a que des Français qui viennent chez lui ! Seuls, en couples, en famille ou entre amis, étudiants, jeunes actifs, en année de césure, en année sabbatique, avec un euro en poche ou un budget confortable : les Français (et donc la France) sont partout !

D’ailleurs, à travers ces souvenirs, ce sont aussi des visages qui nous reviennent. Comme celui de Felipe, de Rio, qui parle un français impeccable grâce à l’appli Duolingo (et parce qu’il s’ennuyait pendant le confinement). Willy, fils et petit-fils de mineurs, qui fait aujourd’hui visiter les mines légendaires de Potosi. Raibert et Cristhian, deux réfugiés vénézuéliens avec qui nous passeront des soirées entières sur une place de Gethsémani à Cartagena. Cette fête d’Halloween à Playa del Carmen déguisés en Spiderman avec les deux Angel.

Nadia, la cinquantaine, croisée au Paraguay, et qui s’est lancée le défi de parcourir le monde, seule, après avoir lu notre blog. Damien croisé par hasard dans un resto japonais de Tulum, retrouvé à La Paz puis avec qui on a passé l’une de nos dernières soirées au Brésil. Les deux vagabondeurs Carla et Antoine rencontrés à Chiang Mai un 31 décembre et retrouvés plus loin à Huay Xai. Ce Claude (un sexa) qui vit à Auroville depuis les années 80 mais qui veut se barrer dans le Larzac parce qu’il en a marre de manger du riz « matin, midi et soir ». Et cette Claude (une septua) qui parcourt inlassablement le monde depuis les années hippies et que l’on a croisé, par hasard, à Koh Chang. Elle nous suivait, de loin, sur les réseaux sociaux. Tout comme Raphaël avec qui nous avons traversé Bogota à pied.

Salade de tripes à Bagan (Birmanie)

Impossible de citer tous les jeunes indiens qui nous ont demandé des selfies et pris notre WhatsApp : ils nous appellent ou nous envoient des messages encore aujourd’hui. Il y a aussi cet étudiant en Histoire de l’art, Andres, qui nous a pris en photo par hasard dans la cathédrale de Mérida et qui nous a retrouvé sur Twitter. On se promet de lui faire visiter Paris à l’automne. Il y a ce petit monsieur qui tenait le meilleur hôtel et le moins cher dans un village du Laos chez qui on est resté une semaine. Pierre a revu Alexandre, un gars à qui il avait vendu une télé il y a 10 ans à Paris et qui tient aujourd’hui un bar à La Paz.

Des backpackers avec qui nous partageons une certaine philosophie de voyage. On pense à Suzon et Tanguy et à Latifa et Maxime avec qui nous avons passé une semaine à Cusco chez Claire et Juan. Il y a aussi ce moine au bord du lac Inle qui vit enfermé dans son monastère depuis 40 ans mais qui connaissait Brigitte Bardot et l’ensemble des Président de la Ve République grâce à Paris Match.

Et puis tellement d’autres rencontres. Et tous ces anonymes qui nous suivent sur les réseaux sociaux ou sur ce blog et avec qui on discute, on échange des idées. Parmi eux, Patrick qui nous prêta son appartement à Paris lors de notre retour forcé au printemps 2020. Ou Julien, de parents laotiens, né en exil, et avec qui on a parlé longuement de son pays autour d’un laap et d’une Beerlao à Paris. On repense aussi à Joan, Colombien venu s’installer en France.

Bagues en bambou et mains mêlées de Lisa, Sophie, Matthieu et Pierre à Chiang Rai (Thaïlande)

À Medellin, nous avons logé chez Diana. Le jour de la mort de VGE, elle était émue en se souvenant que c’était lui qui lui avait accordé la nationalité française. Son fils, David, parle parfaitement le français sans jamais avoir habité dans notre pays. Un français avec l’accent de Toulouse car son père est du Sud-Ouest. Nous avons passé des soirées entières, tous les quatre et nos bouteilles d’aguardiente dans le jardin de leur maison à refaire le monde avec l’accent chocolatine, au bout du monde.

On a célébré Noël 2019 à Bangkok et Noël 2020 à Lima ; passé l’année 2020 à Chiang Mai et l’année 2021 à Arequipa ; fêté l’arrivée du beaujolais nouveau 2019 à Bagan avec du vin d’Inle et du beaujolais nouveau 2020 à Mompox avec du vin de corozo ; appris la mort de Chirac à Bombay et écouté l’annonce du premier confinement français à Osaka. Nous avons envoyé des cartes postales d’Inde, de Malaisie, de Birmanie, de Thaïlande, du Laos, du Cambodge, du Vietnam, du Japon, du Mexique, de Colombie, du Pérou, de Bolivie (depuis une poste paraguayenne) et du Brésil.

Nous avons compris des situations politiques complexes. Les ravages de l’argent chinois dans le Sud-Est asiatique. Le drame des réfugiés vénézuéliens en Colombie. La résilience des Cambodgiens après le massacre des Khmers rouges. La catastrophe du réchauffement climatique et pire : l’inconscience de certaines populations du Kerala, par exemple, qui se réjouissent d’avoir désormais deux récoltes de riz par an ! À leur décharge, les famines chroniques dont elles ont été victimes durant des générations ne peuvent pas être effacées aussi facilement de leur ADN.

Barrage chinois en construction au nord de Louang Prabang (Laos)

Il y a des mots, des phrases qui nous reviennent en tête. Le joyeux « Julley ! » dans l’Himalaya indien qui signifie tour à tour « Merci », « De rien », « Bonjour », « Au revoir », « Comment ça va ? »… Ou encore le « porque Covid » (« à cause du Covid ») entendu partout en Amérique latine pour justifier indifféremment pourquoi tel lieu était fermé, pourquoi on n’avait pas de vin à table ou pourquoi on ne nous mettait pas de tampon sur notre passeport. Le « Tudo bem ? » brésilien et le « Como estas ? » hispano. Et puis l’inévitable « Toque de queda » (le couvre-feu)…

Les portraits géants des leaders plus ou moins charismatiques : Modi en Inde, Rama X en Thaïlande, Bolsonaro au Brésil, Thongloun Sisoulith au Laos, Hun Sen au Cambodge. Et puis les souvenirs se bousculent… Ce match de foot à 4.000 mètres d’altitude sur l’île d’Amantani, au Pérou. Ces check-points militaires passés dans le Chiapas, à la frontière guatémaltèque avec ce jeu de UNO acheté à Hanoï qui intriguait les soldats mexicains. Ces auto-stops au Paraguay où l’on se retrouvait à l’arrière d’une remorque avec des ouvriers qui partaient au travail pendant que nous allions visiter une mission jésuite du XVIIe siècle inscrite au Patrimoine de l’Humanité.

Ces sauterelles achetées au marché de Hpa-An et ces autres qui nous serviront d’apéro à Oaxaca. Ces chutes terribles à scooter sur les pistes rouges du Mondol Kiri. Cet apprentissage du scooter, justement, sur l’île de Koh Phayam. Et cet homme qui ne voulait absolument pas qu’on roule seul sur sa moto dans les rues de l’étrange Naypyidaw. Ces hommes à chapeau qui nous surveillaient plus ou moins discrètement dans la capitale birmane. Ces rencontres insolites : des orangs-outangs à Bukit Lawang, DSK à Bangkok, cette fille qui nous a tapés dans la main une nuit à Java. Les ladies-boys de Kuala Lumpur, Phnom Penh et Bangkok. Les jeux de mots (« Mieux vaut Indien que deux tu l’auras ! »)…

Quelque part dans le Ratana Kiri (Cambodge)

Et puis cette fête foraine dans le Ratana Kiri. Ce pont en bambou à Kampong Cham que l’on reconstruit tous les ans parce que tous les ans le Mékong l’emporte. Les villes moches mais qui gardent un certain charme décati comme Moulmein. Des villes absolument horribles comme Barrancabermeja. Des villes absolument sublimes comme Louang Prabang. Des villes-fantômes comme Naypyidaw. Des villes inconnues comme Malang. Ou méconnues comme Phuket-Ville. Des villes utopistes comme Auroville.

Des sites incroyables au pied des volcans comme à Borobudur ou Arequipa. Un volcan : le Bromo à 3h du matin. Des mers dans lesquelles on s’est baigné ou juste trempé les pieds : le Golfe d’Arabie, la Mer du Bengale, la Mer d’Andaman, le Golfe de Thaïlande, la Mer de Java, la Mer de Chine méridionale, la Mer des Caraïbes, le Golfe du Mexique, l’Océan Atlantique Nord et l’Océan Atlantique Sud, l’Océan Pacifique, la Baie de Rio…

Des détails que vous ne verrez pas sur les photos comme quand les gardes nous sifflent parce qu’on passe trop de temps à prendre des photos au Machu Picchu… et que l’on joue à cache-cache avec eux pour pouvoir faire un selfie sans masque. Ces moments aussi où Pierre a serré les poings : d’abord à Medan en prise avec la mafia des taxis puis à Phnom Penh face à un Birman qui l’avait traité de « putain de terroriste musulman ».

Pont du Calicanto à Monguí (Colombie)

Ce Cambodgien qui voulait nous faire payer une entrée gratuite et qui y renonça de lui-même quand on lui a fait remarqué qu’il n’avait pas de ticket. Cette famille dont le fils, instituteur du village, se lançait dans l’accueil de touristes au fin fond du Chiapas. Cette finca dans la campagne de Oaxaca où on est ressorti bourré à 16h après avoir mangé avec toute la famille du meilleur maître-mezcal de la région.

Les chansons de Maluma en Colombie, au Pérou, en Bolivie… Les mariachis au Mexique. Le reggaeton. La samba. Le baroque guarani. Les musiques de Bollywood. Les boîtes à rythmes du Sud-Est asiatique. Michel Sardou quand la soirée n’a que trop duré. Et puis regarder un match de l’équipe de France dans une cantina de Querétaro ou une défaite de la Tricolore colombienne dans une tienda de Barichara. Retrouver Daniel à Bogota ou Luc à Saïgon. Avoir été agressés zéro fois. Avoir été contrôlés deux fois. Avoir eu des amendes deux fois.

Ces manies des Brésiliens pour qui « tout à l’heure » c’est demain et demain c’est déjà dans un siècle. Ou des Japonais à qui l’on n’arrivait pas à faire dire « non ». Les Mexicains qui ne partent jamais en week-end sans leur glacière ou les Paraguayens, jeunes et vieux, qui portent toujours et tout le temps un gros Thermos rempli de tereré.

Retour du confinement au Pérou, fin janvier 2020

Les larmes de ce jeune birman du Sud qui nous a accueillis dans sa cabane et qui nous a expliqué la difficulté pour lui de subvenir aux besoins de sa mère handicapée tout en essayant de plaire aux filles… Les larmes de Cristhian, réfugié vénézuélien en Colombie, qui avait dû dépenser toutes ses économies pour survivre pendant la crise du Covid…

La fête à Khajuraho : Satyam nous a transportés sur sa moto, nous a présenté sa famille. Il voulait devenir guide. Il nous a montré ses cahiers de révision. Mais la fête, à force de préparatifs qui n’en finissaient pas, se déroula sans nous : un train de nuit nous attendait. Raj qui nous a fait un tour de Pondichéry de nuit au guidon de sa moto dont il était très fier. Il y a ces Royal Enfield en Inde et ces Massey Ferguson au Mexique. Il y a aussi ces selfies ratés et recommencés 20 fois. Cet appareil photo oublié alors qu’on allait visiter la forteresse de Jodhpur.

Ce post est sans fin tant on pourrait continuer à dérouler nos souvenirs. Ils s’enchevêtrent encore dans notre esprit et ils nous ramènent inévitablement à un détail, une ambiance, un endroit. Ces dauphins que l’on a suivi en kayak sur le Mékong. Ces loutres géantes que nous étions seuls à voir sur le lac Sandoval. Cette partie de pêche aux piranhas dans la forêt amazonienne. Ces guacamayas qui ne cessaient de se parler en plein vol. Ces caïmans noirs curieux à Puerto Maldonado et ces crocodiles énormes dans le Canyon du Sumidero. Ces serpents de Tulum ou de Naypyidaw. Ces araignées à Ciudad del Este. Ces singes hurleurs à Reforma Agraria. Ces colibris un peu partout.

Paris peut faire vendre des glaces à Sucre (Bolivie)

On a vécu 17 mois dehors. On a vécu 17 mois sans hiver. On a vécu 17 mois sans chez nous. On a vécu 17 mois en bougeant tous les jours ; en mouvement constant.

On a déprimé sur les îles Gili : contrecoup de l’Inde. On n’a pas pu prendre un coucou militaire pour nous rendre dans le Nord du Paraguay à cause de la pluie qui rendait la piste impraticable. On n’a pas pu survoler les ligne de Nazca « porque Covid ». Mais on a donné rendez-vous devant un rade d’Encarnación à Mehdi et sa copine (« Oui, on vous attend. Mais vous êtes sûrs que c’est vraiment là ? »). On connaissait déjà l’histoire du patron et de sa femme (« Mais vous êtes là depuis combien de temps ?! »)

On a retrouvé Lisa et Sophie à Bangkok. On a fait des zooms d’anniversaire à Monguí et tourné des vidéos dans un train indonésien et dans une chambre d’hôtel au Japon. On a passé une soirée sur un rooftop de Roma avec Sophia, une Française mariée à Yair, un artiste mexicain que l’on a rencontré par l’entremise de Margot qui nous suivait sur Facebook.

À Filadelfia (Paraguay), on vise la Lune (même en bus)

On a écumé des dizaines et des dizaines de marchés. Des plus sales au Cambodge aux plus colorés en Amérique latine en passant par les marchés flottants du Vietnam. On s’est fait couper les cheveux dans n’importe quel salon de Goa ou de Cusco. On a appris à dire « masque » en mexicain, en colombien, en péruvien et en bolivien (le castillan se décline très bien) mais pas en paraguayen (« Le masque ? Quel masque ? »). On a découvert la Sato Siam dans un Family Mart de Patong : la plus forte des bières, la moins chère, la pus locale et en plus avec une terrasse les pieds dans le sable. On a aussi déniché de la bouffe à 3h du mat’ dans un konbini et pleuré de joie en retrouvant un 7-Eleven après 1 mois en Birmanie.

Au moment où l’on se décide à finir cet article loin d’être exhaustif, on repense aux différentes prises électriques rencontrées et à l’ingéniosité dont il fallait faire preuve pour faire tenir le chargeur de l’ordinateur. Et on repense à notre départ en août 2019 : c’était hier. Et on reprend un vol pour contempler les cimes de l’Himalaya, probablement le plus beau monument naturel du monde avec les chutes d’Iguaçu. On se dit que les temples mayas ou aztèques sont aussi beaux que la plus simple des pagodes à Honshu. On repense aux films qui nous ont fait rêver et on se dit : « On y est ! » On joue à Indiana Jones dans les cavernes de Muang Ngoi et les temples lointains d’Angkor où l’on apprend que le jeune Malraux avait volé des éléments de décor.

On plonge dans les mythes précolombiens et les légendes japonaises. La plaine de Kibi à vélo, les cerisiers en fleurs à Kyoto, les daims de Miyajima et de Nara, les Kit Kat au haricot rouge. Le Japon kawaii à l’heure de retarder les JO et le Japon des bars cachés dans les immeubles avec ce monsieur qui nous accueille en mini-jupe en cuir.

Soir de match dans le quartier de Lapa, à Rio de Janeiro (Brésil)

On a appris les arbres généalogiques des Empereurs du Japon, des rois du Cambodge et de Thaïlande et des dieux hindous. On a tout lu sur l’Indépendance de l’Inde et la Guerre secrète au Laos, au Cambodge et au Vietnam. On a mieux cerné l’Histoire de l’Indochine et l’hégémonie chinoise. On a compris le drame que représenta la terrible guerre de la Triple Alliance en Amérique du Sud. La distinction entre mayas, aztèques et incas n’a plus de secret pour nous. Nous n’oublions pas désormais les Olmèques et les Moches (oui, un peuple précolombien s’appelait les moches). Et on a pris conscience du danger que pouvaient constituer les Églises évangéliques pour les populations indiennes d’Amérique latine. Et que Copacabana est une ville bolivienne au bord du lac Titicaca avant d’être une plage de Rio.

On n’a pas acheté de sombrero ou de poncho mais des Havaianas et des bracelets en tissu de Bonfim. On a vu des flamants rose dans le Sud Lipez et des condors à Amboro. On a croisé un couple de retraités français à bord de leur jeep vieille de 30 ans au milieu du Salar d’Uyuni. On a passé 2 jours en compagnie d’une bande de jeunes représentants de l’Église du 7e Jour. On a assisté à l’égorgement d’une poule dans une église syncrétique du Chiapas et au rot libérateur appuyé par une bonne canette de Coca-Cola. On a assisté aussi à la bénédiction des camions et des voitures devant l’église Notre-Dame de Copacabana.

On n’a pas mangé de champignon hallucinogènes mais on a passé des soirées au pulque ou au lao lao. On a vu des dizaines de représentations de la Grotte de Lourdes et un meuble fabriqué à Rouen. On a compris que les Indiens ne disaient pas « fifty » mais « pipty » de même qu’ils ne comprennent pas « France » mais « Prance ». On a pu commander un rickshaw sur Uber. On a mangé des huîtres au sud du Brésil et du foie gras au cœur du Laos. On a bu de l’armagnac Delord et du jurançon à Rio, on s’est régalé de Saint-Jacques à Lima et de McDo à Bombay, Mexico, Tokyo, Jakarta ou encore Arequipa et Bogota.

Faune urbaine à Sawai Madhopur (Inde)

On a descendu le Mékong et remonté le Gange. On a randonné dans les Andes et dans l’Himalaya. On a fait du cheval à Tupiza. On a discuté avec les derniers juifs de Fort Cochin et vu la 1ère synagogue du continent américain à Recife. On a visité le 1er phare de l’hémisphère Sud à Salvador après s’être émerveillé devant la splendeur de la cathédrale de Brasilia conçue par Niemeyer. On a vu des villes coloniales françaises, anglaises, espagnoles, portugaises et néerlandaises en Inde, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. On a médité dans le Matrimandir dans les pas de Sri Aurobindo et de La Mère. On a écouté les fidèles psalmodier dans les ashrams, participé à une tombola le soir de Noël dans une église de Bangkok.

On s’est cassé une dent à Bogota. On a pris un coup de chaud à Paracas. On a croisé des centaines de gars avec des maillots du PSG (Neymar en tête) même au fin fond de la Birmanie. On a été déçu par Bagan mais on est tombé amoureux du Laos. On a trouvé des chocolatines à Louang Prabang et des chocolatinas à San Cristobal de Las Casas. On a visité des endroits aux noms improbables (le Shekhawati, Muang Ngoi, Borobudur, Xpujil…). Et on a fait la rencontre des mennonites façon « Petite Maison dans la Prairie » à Santa Cruz de la Sierra et façon gros pick-up à Filadelfia.

On a dormi dans un vieux palais de Maharadja après avoir été accueilli par le prince lui-même et dans un ancien cinéma rénové dans le sud du Cambodge. On a dormi dans des hôtels de sel, dans des hôtels avec cafards, dans des hôtels sans fenêtre, dans des hôtels avec des cloisons en papier à cigarette, des hôtels sans rideaux, des hôtels avec serviette de bain en supplément, des hôtels avec savon en supplément, des hôtels avec wifi en supplément, des hôtels avec amabilité en supplément. On a dormi aussi dans des petites perles. Dans des hôtels sans prétentions mais qui nous ont permis de nous reposer quelques heures. Des hôtels avec piscine, des hôtels avec salle de sport et des hôtels avec sauna.

Arrivée de nuit à Inle (Birmanie)

On a vu sur la carte des villes à côté de nous qui s’appelaient Joinville ou Bayeux. On a massacré du Edith Piaf dans un karaoké à Osaka. On a picolé avec une famille de Huay Xai. On s’est coupé du monde avec une Américaine et un Néo-Zélandais, enseignants-chercheurs tous les deux, le temps d’un trek dans la jungle de Nam Ha. On a détesté les loopers/instagrameurs dans les Bolovens. On a bouclé la boucle de Thakhek à l’envers. Nous avons bu un café dans la propriété de l’oncle de Song. Nous avons découvert des cafés au lait concentré au Laos et les cafezihnos minuscules au Brésil. Nous avons célébré la Fête des Lumières chez Diana, à Medellin, avec les voisins et les voisines, à boire une bouteille de vin et manger des gâteaux : nous étions les fils de la maison.

Nous avons mâché des feuilles de coca et bu du maté. Nous avons dîner la porte ouverte à Leh alors qu’il faisait -10 dehors. Nous avons dû porter cette p***** de doudoune dans notre sac alors qu’elle prenait la moitié de la place, prenait une place folle pour seulement quelques jours d’utilité (dans l’Himalaya, au Japon, dans les Andes et sur l’Altiplano). Matthieu a réussi à s’en débarrasser à Asuncion. On a rit avec cette famille de Bogota rencontrée sur une place de Cartagena. Ils étaient poseurs de fenêtres à ouverture électrique et chaque soir ils nous montraient les avancées des travaux.

On a dû s’adapter aux restrictions, aux ordres et contre-ordres liés à la situation sanitaire. On a vu des comportements changer vis-à-vis des étrangers notamment au Vietnam au début de la pandémie. On a appris à s’adapter. Le tour du monde, c’est avant tout être souple et c’est le règne de la démerde totale. On a vu Tokyo vide un samedi soir. On a vu des daims affamés à Nara. On a vu Paris confinée. Et réalisé des tests PCR au Mexique, en Colombie, au Pérou, en Bolivie et au Brésil.

Le Chirac thaïlandais à Ayutthaya

On a passé nos anniversaires dans les 4.000 îles, à Phnom Penh, dans le Salar et à La Paz. On a vu Wonder Woman en Bolivie et un film de Bollywood à Bombay. Les bâtiments qui se gondolent à Mexico. L’absence d’urbanisme dans la plupart des villes indiennes. Alban, journaliste hypocondriaque. Yannick, plongeur du bout du monde. Ce bateau qui nous transporta de Barrancabermeja à El Banco et qui prit au passage un cercueil pour une famille en deuil et isolée au bord du Río Magdalena. Cette patronne d’hostel en Colombie aux cheveux filasses. Mompox, toujours pas sortie de ses 100 ans de solitude. Et les hélicoptères qui tournent H24 au-dessus de São Paulo.

La misère du quartier de Nizamuddin. La fin de la mousson à Goa. Le Ground Zero d’Hiroshima. Le romantisme de Palenque. Le modernisme de Brasilia. Les toilettes bouchées au Brésil. Les douches/WC du Sud-Est asiatique. Les cuvettes chauffantes, les jets d’eau réglables et la petite musique de cascade dans les hôtels japonais. Les sanitaires communs des auberges de jeunesses. Les douches glacées dans le Ladakh. Les douches électriques en Amérique latine. Les douches au tuyau d’arrosage ou dans la rivière. Les règles strictes d’entrée et de sortie dans un hôtel de Fort Cochin. La décontraction des proprios de notre hébergement à Zipolite.

Et puis les bouquins glanés toujours au hasard dans les hôtels, les hostels, les maisons d’hôtes, les auberges de jeunesse, les Alliances françaises,…

Resto de gare routière à Luang Namtha (Laos)

Les sourires du Ladakh. Les visages fermés en Birmanie. La douceur des Cariocas. Le stress des Paulistes. Les rides des Andins. Les dents pourries par les chiques de bétel. Les indigents qui rampent pour avoir un reste de nourriture à Delhi. Les bas-reliefs du Kamasutra à Khajurâho, la frustration sexuelle des jeunes indiens et la détresse affective des jeunes japonais. L’Islam éclairé en Indonésie. Le Catholicisme latino-américain. Le Bouddhisme écolo en Inde. Et tous ces petits et grands détails qui font le monde.

Nous avons vu, senti, goûté, éprouvé. Impossible de tout lister ici mais vous allez nous entendre en parler pendant des mois (on s’excuse par avance). Pendant 17 mois, nous avons fait le tour du monde. Nous ne nous sommes pas mis hors du monde mais nous avons voulu découvrir le monde dans le monde. Le tour d’un monde qui n’est pas celui d’il y a 20 ans et qui sera forcément différent dans 20 ans. Un monde tout petit. Un monde pas forcément plus facile d’accès qu’avant.

Plusieurs mondes sur une même planète où les enjeux sont différents, les priorités parfois contradictoires mais où chaque point de vue permet d’avancer, de comprendre, de s’instruire, de mettre en perspective, de nuancer et de voir notre petit pays (en taille) différemment avec ses atouts (énormes), ses avantages (incomparables) et ses faiblesses. Un voyage au long cours loin de chez nous, sans nos repères, est le meilleur moyen de mieux nous appréhender. Il nous laisse des moments gravés dans nos mémoires. De la force. De l’énergie. Des réflexes. Et finalement une expérience unique que même cette liste à la Prévert ne pourra pas résumer.

11 commentaires sur “À l’heure où notre tour du monde s’achève…

  1. Merci pour ce beau et long voyage partagé.Merci pour les parfums et les odeurs, Merci pour les couleurs et les goûts. Merci pour les rencontres. Merci pour les découvertes.Merci pour les lacs et les océans.Merci pour les forêts et les hauts sommets.Merci pour les danses et les musiques.Merci pour les bateaux, les petits avions,les autocars et les deux roues avec ou sans moteur. Merci pour les jours et les nuits.Merci pour les longues marches. Merci de nous avoir fait rêver.

  2. Encore un beau récit . Ce fut un réel plaisir de vous accompagner, vous lire et suivre sur Insta. Vous avez vécus un tour du monde incroyablement riche de tout . Vous avez su nous embarqué avec vous .
    Toujours très documenté et super bien écrit. Vous avez un véritable talent d’écriture . Merci encore et vous allez nous manquer mais je garde précieusement vos aventures car dès que possible nous repartons . Bon retour

  3. C’est pas compliqué, j’ai les yeux mouillés…

    C’est tellement ça le voyage, toutes ces sensations, ces odeurs qu’on n’oublie jamais, ces goûts, ces bruits et ces gens. Tous ces gens qui font qu’on voyage est une incroyable découverte des autres et de soi-même.

    J’ai vraiment hâte de remettre un sac sur le dos et d’aller user mes semelles n’importe où dans le monde !
    En attendant d’entendre une voix sortant d’un haut-parleur nous informant qu’il est l’heure d’embarquer, je me ferais un grand plaisir de m’évader en vous lisant.
    Merci pour ces récits et cette aventure.

    Bon retour et courage, le blues du retour de voyage fini par passer (c’est tellement pas vrai !)

    Allez, la bise vaccinée de Montréal 🙂

    Christophe et André

  4. Quelle intensité ! On a l’impression que vous avez vécu mille vies. Qu’est-ce que ça donne envie !
    Bravo pour cette formidable aventure et merci pour ce partage !

  5. Quel régal ce billet fraichement de retour ! des images viennent en tête, des odeurs, des goûts pour les pays déjà visités, et pour les autres on se les note en disant tiens il faudra y aller .. merci pour ces 17 mois !

  6. C’est super bien écrit. Je suis tellement heureux pour vous que vous ayez réalisé votre rêve ! Félicitations !!! Merci pour toutes ces photos et ces récits 🙏🏻

  7. Wahou ! Que d’images qui se bousculent en lisant ce dernier post ! Quelle expérience incroyable, intensément riche, tellement humaine. Merci de nous avoir fait partager cela, tout particulièrement dans une période où nous n’avons pas pu bouger. Encore bravo pour ce tour du monde réussi ! Et merci 😉

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