
Quel itinéraire choisir pour un tour du monde ? Notre première liste comportait plus d’une trentaine de pays. Il fallait ramener cela à l’échelle du raisonnable et du réalisable. Question de temps, question d’argent. Souci, aussi, de voyager autrement que si l’on était en vacances.
[Article mis à jour le 13 mai 2021]
Notre première liste comportait plus d’une trentaine de pays. On passait par l’Afrique, l’Asie, l’Océanie, l’Amérique… On voulait absolument faire étape sur tous les continents, visiter tous les monuments majeurs, ne rien oublier. Un peu comme si ce voyage était le seul de notre vie. Et puis, l’excitation passée, on a remis un peu de raison dans tout cela. Préparer son itinéraire de tour du monde, c’est nécessairement choisir.
Combien de temps et à quel prix ?
Pour commencer, nous avons pris en compte deux contraintes : la durée et le budget. On a tendance à dire qu’on sait quand on part, pas quand on revient. Mais il nous a tout de même semblé nécessaire, dès le début de notre projet, de nous fixer une date de retour. Une sorte de cap, un horizon, au moins pour nous rappeler qu’un jour il faudra bien rentrer. Nous décidèrent que ce serait un an de voyage.
Cette durée, elle est intimement liée au budget. Il est impossible de nier le prix d’un tour du monde. Même en se logeant à coût raisonnable, en privilégiant la cuisine de rue et en évitant les excès, un tel voyage nécessite de mobiliser plusieurs milliers d’euros (et de s’en garder un peu sous le coude pour reprendre pied en France à au retour). Nous avions économisé un peu plus de 20.000 € chacun pour réaliser ce tour du monde. Et il arriverait bien un moment du voyage où cette belle cagnotte sera épuisée.
Un autre élément a pesé dans notre réflexion : notre impact environnemental. Difficile de se lancer aujourd’hui dans un tour du monde sans penser aux émissions carbones qui en résultent. Et le premier poste d’émissions, c’est l’avion. Comme on vous l’expliquait dans un autre article, nous avons décidé d’y recourir le moins possible. Cela implique de passer le maximum de frontières par voie terrestre, donc de parcourir des pays limitrophes.
À chacun son rythme
Il faut aussi savoir trouver le bon rythme. C’est sûrement le plus important. Un tour du monde, c’est un autre rapport au temps. On ne remplit pas ses journées comme on remplirait des journées de vacances ou des journées chez soi. On ne visite pas les pays de la même façon qu’on le ferait lors d’un séjour touristique. Vouloir trop en faire ou vouloir aller trop vite, c’est ici passer à côté de l’essentiel.
En tour du monde, on (ré)apprend à s’arrêter, à observer, à discuter, à attendre aussi. Pour ne pas trop tirer sur notre corps déjà soumis à rude épreuve par les changements alimentaires, les conditions météo ou les hébergements parfois spartiates. Et parce que les priorités changent. On se retrouve à écarter tel musée et tel monument pour mieux flâner dans un quartier en apparence banal, car c’est là qu’on touche le mieux du doigt la réalité du pays, qu’on prend le pouls de ceux qui y vivent.
Une fois en route, nous avons ajusté notre parcours et notre calendrier au jour le jour. Nous nous sommes arrêtés plus longtemps que prévu dans certains lieux. Jusqu’à retirer des pays de notre liste pour pouvoir prolonger nos séjours dans les autres. Notre itinéraire de départ était radicalement différent de notre itinéraire d’arrivée.
Le fait est que plus nous avons avancé dans notre tour du monde, plus nous avons avancé lentement. Notre conviction avec le recul : il faut séjourner au moins un mois dans un pays pour commencer à le comprendre réellement, pour voir un peu plus loin que ce que l’on aurait vu en vacances, pour acquérir une routine de vie quotidienne aussi.
Bien entendu, ce rythme est intime. Chaque voyageur doit trouver le sien. Et d’expérience, on ne peut que vaguement le deviner avant de partir. On ne le réalise vraiment qu’en avançant. Alors on ne peut vous conseiller qu’une chose : la souplesse.
Nos choix : l’Asie et l’Amérique
Une fois qu’on a dit cela, quel itinéraire de tour du monde choisir ? Nous avons décidé de laisser de côté l’Europe, que nous connaissons bien et où il est facile de se rendre depuis le France. L’Afrique, où se déplacer prend un temps considérable, où les liaisons entre les pays et avec les autres continents sont complexes ou rares, a aussi été écartée. C’est un regret, mais on se dit qu’elle vaut un périple à elle seule. Le temps viendra où nous le ferons !
L’Inde, qui est un monde en soi, et l’Asie du Sud-Est (Indonésie, Birmanie, Thaïlande…), aux paysages extraordinaires et à la vie très bon marché, ont été privilégiées. Un choix renforcé par l’excellent souvenir que nous gardons d’un précédent voyage au Sri Lanka. Nous y avons ajouté le Japon, un pays qui fascine Pierre par sa culture radicalement différente de la nôtre. Pour la seconde partie de ce voyage, l’Amérique latine nous paraissait incontournable : nous n’avions jamais visité cette partie du monde, elle a toujours attiré Matthieu, nous tenions à pouvoir nous y attarder.
Les imprévus font partie du tour du monde
Et puis il y a les imprévus : les crises politiques, les catastrophes naturelles… Soudain tel pays se ferme et vous n’avez d’autre choix que de vous adapter. En ce qui nous concerne, nous avons dû faire face à la pandémie du coronavirus : au bout de 8 mois en Asie, tout a basculé, nous avons appris à voyager différemment. Nous avons jonglé avec les réglementations qui changeaient chaque semaine et avec les courbes du nombre de nouveaux malades, pour tenter d’arriver au bon endroit au bon moment et de ne jamais nous retrouver coincés.
Finalement, nous avons eu beaucoup de chance. Nous avons pu nous rendre presque partout où nous le souhaitions, nous avons pu admirer des monuments incroyables comme les temples d’Angkor et le Machu Picchu totalement vides de touristes. Si nous avons dû tirer un trait sur l’Argentine, nous avons pu parcourir à la place le Paraguay et le Brésil. Pour chaque difficulté, il y a une possibilité de rebondir et l’opportunité d’une nouvelle découverte.
Prochaine étape : évaluer le coût de la vie dans chacun de ces pays.
Vous m’impressionnez !