Le train en Inde, ça promet !

Train au Sri Lanka

À trois semaines du départ, nous réservons nos premiers billets de train en Inde. Et ce petit achat en ligne s’avère déjà haut en couleurs. Un avant goût de trajets qui promettent d’être mémorables !

Le train en Inde, on nous en parle depuis pas mal de temps déjà. Tous ceux qui ont visité ce pays nous disent en avoir gardé des souvenirs savoureux. Forcément, cela a piqué notre curiosité ! Nous comptons y avoir recours le plus souvent possible, pour des raisons budgétaires (il est très bon marché), pour les scènes de vie qu’il promet d’offrir et parce qu’il représente une bonne alternative à l’avion dans ce pays de la taille d’un continent.

Nous avions privilégié le train lors d’un précédent voyage au Sri Lanka et nous n’avons pas regretté ce choix. Les vieilles locomotives de l’île héritées des colons anglais nous avaient véritablement charmés. Certes, elles ne dépassaient pas les 30km/h, il ne fallait pas être pressé. Mais nous avions justement adoré être bercé par leur douce nonchalance, assis sur une banquette en bois hors d’âge, la tête penchée par la fenêtre du wagon pour admirer des paysages étonnants et parfois inaccessibles aux voitures.

Nous rêvons de retrouver cette ambiance si singulière au fil de notre tour du monde.

Réserver en ligne : pas si simple !

Si notre premier trajet en train en Inde n’interviendra que dans un mois, nous en avons eu cette semaine un avant-goût en achetant les billets. La SNCF locale a récemment modernisé son site internet et propose la réservation en ligne. Mais ne croyez pas que cela est simple pour autant : comme pour notre demande de visa, il nous a d’abord fallu affronter la créativité de l’administration indienne !

Rendez-vous sur le site de l’Indian railway catering and tourism corporation (IRCTC). Vous entrez votre date de voyage, la gare de départ et celle d’arrivée… On pourrait se dire que, jusque là, tout va bien. Et bien non : la première difficulté survient. Dans les grandes villes indiennes, fortes de dizaines de millions d’habitants (22 millions à New Delhi, soit dix fois la population parisienne), il existe trois, quatre, voire cinq gares. L’IRCTC n’ayant pas prévu d’onglet “toutes gares”, il vous faut dénicher manuellement celle qui dessert votre destination.

C’est bon, on l’a trouvée ! Les résultat s’affichent. Des dizaines de résultats, car il n’est pas non plus possible de présélectionner son heure de prédilection : tous les trains de la journée sont listés. On déroule, jusqu’à en choisir un. Il ne reste plus qu’à cocher la classe désirée. Vous voyez le truc venir ? Non ?

Amis français, habitués à voir les voyageurs répartis entre la première et la seconde classe, sachez qu’en Inde, les trains comptent… sept classes. Oui, sept !

Plutôt première… ou septième classe ?

Grosso modo, ces différentes classes se répartissent ainsi :

trois “premières classes” (AC1, AC2 et AC3), de la très luxueuse à la milieu de gamme, toutes équipées d’air conditionné, avec un service de restauration, des sièges basculables, des toilettes, des prises pour se recharger, des draps fournis pour les trajets de nuit et surtout du calme ;

une “deuxième classe” de nuit (“sleeper”) qui peut se résumer au slogan “confort minimum et promiscuité maximum” ;

deux “deuxièmes classes” de jour (Chair Car CC et SS), composées de places assises resserées, avec ou sans air conditionné, sans prise électrique et aux toilettes peu entretenues ;

une “troisième classe” dite “sans réservation”, assurément la plus folklorique : on se bouscule à l’entrée, le premier arrivé est le premier assis, les autres restent debout et se ratatinent au fur et à mesure que des personnes supplémentaires montent jusqu’à ne plus pouvoir bouger (c’est un peu leur ligne 13 du métro parisien 😀 ).

Les tarifs oscillent en conséquence, du simple au sextuple. La première “première classe” reste toutefois très abordable comparée à un billet de seconde classe dans un TGV français.

On les testera toutes !

Pour ne pas trop brusquer Pierre, qui a en tête l’image de trains bondés avec des dizaines de voyageurs sur le toit, nous ferons notre premier trajet de New Delhi à Agra (3h seulement) dans un wagon de deuxième “première classe”. Matthieu projette ensuite de tester une classe inférieure à chaque trajet : la troisième “première classe” pour aller d’Agra à Khajurâo (9h), la deuxième classe “sleeper” pour aller de Khajurâo à Varanasi (11h), etc.

Jusqu’à se frotter à la fameuse “troisième classe”… !

Côté pratique

  • Si vous achetez pour la première fois un billet sur le site de l’IRCTC, prévoyez une bonne heure. Il faut d’abord s’inscrire, en remplissant un formulaire digne de la demande de visa. Votre compte n’est valide qu’après une double vérification : un lien par courriel et un code par téléphone ;
  • L’IRCTC a un tel souci du détail que son site vous propose au moment du paiement une soixantaine (!) de possibilités différentes… Il s’agit en fait de chaque type de carte bancaire indienne. Choisissez “International”, qui correspond aux CB étrangères.
  • Le ticket que l’on reçoit par courriel fait la taille d’une page A4 et est entièrement rempli de texte en petits caractères. Tout y est récapitulé, jusqu’au prix du wagon-bar. Tout sauf une information… l’horaire du train ! Celui-ci fluctue tellement qu’il faut se le faire confirmer la veille ou le jour-même, directement en gare.

2 commentaires sur “Le train en Inde, ça promet !

  1. Bravo de tester toutes les classes ou presque.
    C’est comme cela que vous serez dépaysés.
    A votre place,vjaurai pris les billets sur place car je ne suis pas certain que le contrôleur ait déjà vu cette feuille A4!

  2. J’espère que votre expérience dans le monde impitoyable des IRCTC sera aussi distrayante que l’a été la lecture de ce premier contact 🙂
    Le lecteur fidèle que je serai se félicite de l’idée du test d’une classe inférieure à chaque voyage et admire votre « courage » puisque le confort sera apparemment inversement proportionnel à la durée du voyage…
    En revanche commencer par un New Delhi/Agra est sage car ce sera une première expérience très soft surtout si vous avez fait le choix de l’un des trains du début de matinée dont les passagers seront presque exclusivement des touristes.
    Pour rassurer Pierre, l’image des trains indiens débordants de passagers fait de plus en plus partie du passé hormis lors de la Maha Kumbh Mela lorsque plus de 100 millions de fidèles se déplacent à Allahabad en moins d’un mois et que parler de « débordement » est un doux euphémisme^^

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