
Jumelée avec Blois et Honolulu, Hué tient à la fois de la ville patrimoniale et de la station touristique. L’ancienne capitale impériale protège en effet avec jalousie sa Cité royale classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et son art de vivre entre le Nord et le Sud du Vietnam. Ainsi, sa position ne lui a pas épargné des affrontements meurtriers… Sa dernière bataille quand nous y étions : la propagation de l’épidémie de coronavirus.
[Porte-folio de nos 24h à Hué entre les 10 et 11 mars 2020]
Pour la première fois depuis le début de notre tour du monde, nous entrons dans une ville sous le crachin. L’ambiance en est particulière, presque lugubre si nous n’étions pas à Hué, ancien centre administratif puis capitale impériale, auréolée d’un prestige qui dépasse la géographie et les siècles. C’est en effet ici que s’établirent les empereurs vietnamiens après l’unification du pays au début du XIXe siècle. Gia Long y fit construire la Cité impériale dès 1804, année du sacre de Napoléon en France.
Plus tard, les Français justement, conservèrent le particularisme d’Hué (non sans avoir « un peu » détruit le palais impérial) : le goût des arts, un savoir-vivre et une étiquette digne de Versailles. Hué a toujours été une ville d’art et de culture. Les musées commençaient à fermer à notre arrivée. Mais les églises, les marchés et le pont (imaginé, comme la charpente de la poste de Saïgon, par Gustave Eiffel) sur la rivière des Parfums sont les édifices construits sous le protectorat qui pouvaient encore se laisser découvrir.
Il faut sauver le palais d’Hué
Reste que Hué est située pile au centre du Vietnam, à quelques encablures seulement du 17e parallèle qui devait figer la ligne de démarcation entre le Nord communiste et le Sud pro-occidental. Le palais impérial fut de nouveau ravagé en 1968 au cours de la fameuse offensive du Têt. Les Américains bombardèrent notamment la Cité pourpre (les anciens appartements de l’empereur). La ville résista et ne tomba aux mains du Viet-Cong qu’en 1975.
Finalement, cette histoire tumultueuse donne encore plus de cachet au palais impérial dont les pavillons rescapés sont d’une élégance rare. Leurs proportions, les figures à la fois géométriques et fantasmagoriques, les couleurs vives, les boiseries, les matériaux multiples qui les constituent donnent à l’ensemble un exemple unique de la puissance vietnamienne au fil des décennies. Un vaste programme de sauvegarde et même de reconstruction des œuvres perdues est en cours. Il donne au site une aura nouvelle.
Nous n’avons passé que 24h à Hué. Trop court ? Probablement. Mais il faut comprendre qu’après la visite du palais impérial (quasiment désert), un petit-déj’ au marché, un verre en terrasse et une visite minutieuse de la ville, le gris du ciel et l’ambiance inquiétante qui commençait à s’installer sur le Vietnam, il n’était pas utile de s’attarder. L’avenir nous donnera raison. Nous portons désormais un masque, comme la plupart des habitants de la ville tout en remontant vers la frontière chinoise. Hué est encore une porte, un poste avancé entre le Sud et le Nord du Vietnam. En première ligne une nouvelle fois : la lutte contre le coronavirus a déjà commencé.
Sur le marché



Dans le palais















Retour dans la ville




Superbe !
Toujours aussi agréable votre blog, je vous envie..!!
Après un périple d1 mois en famille l’année dernière, je retrouve avec nostalgie des lieux que vous évoquez.
Merci de prolonger le rêve un petit plus longtemps!
bonne continuation.
Très beau !